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De la délicatesse légendaire du capitaine Ovchenko
vendredi 21 juillet 2006 à 14:49

Role Play publié sur SWING fixant le personnage de Mhisk Ovchenko, ayant un temps remplacé le Lieutenant Ziliev au sein de l'Outer Rim.


Confortablement installé dans son fauteuil, le capitaine de frégate Mhisk Ovchenko semblait captivé par la relique qu'il tenait entre ses mains, une édition papier d'un ancien roman qualifié à l'époque de « Science Fiction », et qui s'apparentait plutôt aujourd'hui à un livre d'histoire passablement erroné. Il arborait l'uniforme en robuste toile de couleur crème de la Garde Kreisthevienne, et exhibait avec fierté son unique décoration, mais non des moindres : le flocon d'argent, médaille du mérite (de seconde classe s'il vous plait !) qui lui fut décernée quelques années auparavant lorsque d'un tir audacieux réalisé sans soutien, aussi bien informatique qu'humain, il neutralisa un Croiseur Rebelle plus de 10 fois supérieur en tonnage et en puissance de feu à sa vieille Canonnière (un vieux cuirassé impérial récupéré à la ferraille et remis à neuf par l'unique chantier naval de Mikhailgrad, cette version ayant toutefois un atout des plus singuliers : elle comportait 9 pièces d'artillerie balistique de fort calibre réparties en 3 batteries linéaires de 3 pièces, une batterie sur chaque flan et la dernière située au dessus du bâtiment).

Alors qu'il humectait son pouce pour attraper la page suivante (la 121eme si vous voulez tout savoir), le sas du pont principal sur lequel il se trouvait s'ouvrit en émettant son vrombissement caractéristique, et un caporal s'y engouffra en courant dans sa direction.

«- Mon Capitaine, un de nos chasseurs a repéré un bâtiment rebelle se dirigeant droit vers Mikhailgrad. Que devons nous faire ?
- Bon sang prenez des initiatives un peu ! J'me demande bien c'que vous feriez si j'me faisais descendre tiens ... Bon alors, ce vaisseau, quel tonnage, quel équipement ? »

A la réaction de son interlocuteur, il comprit rapidement que ce dernier n'avait pas eut la présence d'esprit de se renseigner un peu plus sur cette cible potentielle ... Il reprit donc avec fureur :

« Bougre d'incapable ! Tu va retourner vite fait là bas et me faire un rapport complet dans les 5 minutes, ou j'te promet qu'on pourra bientôt déterminer la marque et la pointure de mes godasses rien qu'à t'reluquer l'*** ! »

Le Caporal balbutia un « Oui mon Capitaine, bien mon Capitaine. » et s'en fut encore plus vite qu'il n'était venu. A peine le sas se fermait il sur ses pas que Mhisk et ses deux opérateurs de tirs, qui n'avaient rien manqué de l'événement puisqu'ils se trouvaient sur la même tourelle de tir que lui, éclatèrent d'un rire sonore. Le Sergent Beikov, occupant le pupitre à sa droite, entama lorsque l'euphorie se fut quelque peu dissipée:

« Cap'taine z'y êtes allé un peu fort quand même, ce pauvre Hilio a du en mouiller son froc !
- 'faut bien qu'on s'amuse un peu mon p'tit ... Ca lui fera les pieds à ce gringalet. Bon j'vous parie 15 billets qu'il revient dans deux minutes pour nous dire que c'était encore un pu**n de marchand et qu'il me présente sa démission pour laver son honneur ...
- Vous prenez pas d'risque mon cap'taine, c'est déjà arrivé 4 fois ce mois ci. »

Il marqua le coin de la page qu'il était en train de lire lorsque le Caporal avait déboulé sur le pont, posa son livre au dessus de son pupitre et s'allongea dans son fauteuil. Mhisk n'était habituellement pas du genre tyran avec ses hommes, mais la tradition voulait qu'on bouscule toujours un peu les p'tits nouveaux à leur arrivée (encore que cela faisait bientôt deux ans que le caporal Hilio Skalonkov était un « p'tit nouveau » ...). Et ce pauvre Hilio était certes un peu empoté, mais c'était un navigateur hors paire à qui il pouvait léguer la barre sans risquer d'être tiré un de ces quatre matins de sa lecture par le doux bruit de la tôle broyée.


Mais ce ne fut pas le caporal Skalonkov qui le tira de sa rêverie quelques minutes plus tard pour lui présenter son énième démission, mais bien l'alerte générale. Une voix mécanique articula au micro :

« Alerte code 5, Alerte code 5. Tout le personnel est prié de regagner son poste immédiatement et de se tenir prêt à exécuter d'autres directives. »

Mhisk songea que l'alerte code 5 ne présageait vraiment rien de bon. Pour ceux d'entre vous qui ne pratiquent pas couramment le langage codé si cher à nos vaillants soldats, le code 5 signifie que le vaisseau est menacé par un ou plusieurs vaisseaux hostiles de tonnage supérieur, et qu'en gros il reste à prier très fort pour s'en sortir intact. Notre bon capitaine se releva donc et alluma sa console, et commença à donner ses ordres, à peine les informations tombaient elles sur son écran. Ces ordres s'adressaient à sa tourelle uniquement, chacun des 8 autres officiers se chargeraient de brifer leurs opérateurs eux même.

« Bon les enfants ça va pas être du gâteau, à ce que je vois on a là du gros, au moins du 3 fois notre tonnage, un bouclier complet sans générateur apparent et hérissé de turbolasers bi- tubes. Vu le nombre de pièces c'est pas la peine de tenter de le désarmer, et sans générateur apparent et une identification précise impossible de toucher un point vital. On va donc pilonner l'arrière en priant pour que leurs réacteurs finissent par exploser. Allez on se bouge ! »

Ses deux opérateurs se mirent à pianoter frénétiquement sur leurs claviers, et déjà les tirs de leurs collègues se faisaient entendre. Mhisk empoigna la tige d'appel qui trônait sur son pupitre pour donner ses directives au navigateur.

« Hilio ! Qu'est ce que tu br**les avec l'identification ?! Si on sait pas ce qu'on pilonne on pilonne dans le vent, alors remue toi ! Et 'faut qu'tu nous sortes de là, on est en plein dans leur champ de tir ! T'inverses la propulsion et tu passe la barre à 40 sur bâbord, sans toucher à l'assiette. Si tu te plantes pas ça nous enverra derrière lui. Allez bouge !!! »

Il poussa un commutateur et reprit, cette fois ci à l'intention des autres batteries :

« Les gars, on va manoeuvrer par l'arrière, je veux que vous me bousilliez les réacteurs vite fait, et que vous abandonniez les batteries bâbord, elles seront pas à portée. Les gars libres allez filer un coup de main aux batteries tribord elles ont le meilleur angle d'incidence sur leur foutu blindage. »

Il posa d'un geste sec la tige d'appel et vociféra à son opérateur de gauche :

« - Jolk', état des munitions, vite fait. Et charge moi le canon à ion on va le coincer. Si le gars là dedans est un temps soit peu intelligent il va exécuter la même manoeuvre pour nous garder à portée de ses batteries et on va se faire hacher menu.
- J'ai 12 obus à protons de 880 mm, 6 torpilles de 620 et le canon à ion est chargé à bloc. J'te mets quelle intensité au canon à ion ?
- On a plus d'obus à explosion retardée ?!
- Ca fait un moment que non Cap', le dernier on l'a fiché dans l'*** de ce croiseur de fret la semaine dernière. Alors cette intensité ?
- Mets moi tout ce que tu peux me sortir, leur bouclier a l'air en forme. Tu lances la surcharge à mon top ok ? »

Mhisk savait que ce qu'il allait tenter là était du quitte ou double, s'il laissait le canon à ion se charger trop longtemps, il imploserait et sa batterie serait neutralisée. En revanche s'il ne le chargeait pas assez, le bouclier du Croiseur Rebelle absorberait suffisamment la salve pour leur éviter une panne, et le canon à ion ne permettait qu'un seul tir à une telle intensité. Et vu que Mhisk contrôlait la seule batterie équipée d'un canon à ion ...

« Bei', réoriente moi le canon à ion de +10 horizontal et -4 vertical. T'es prêt Jolk' ? Lance la surcharge ... Maintenant ! »

Un grésillement de plus en plus intense se fit entendre, une lumière bleutée commençait à emplir la pièce. Lorsque son pupitre se mit à trembler, Mhisk donna un violent coup du plat de la main sur le bouton rouge qui commandait le tir. Le vaisseau entier trembla une nouvelle fois lorsque la salve fut libérée.

« Jolk', rapport d'avarie. Vu ce que je lui ai balancé et la distance qui nous sépare de lui on a p'tet morflé aussi. Bei', demande au contrôle un scanner de la cible, histoire de voir si ça a marché. En attendant passez sur les turbolasers d'appoint, on va le titiller un peu. »

Il fit pivoter son siège vers la console sur sa droite, et entreprit d'arroser copieusement l'arrière du croiseur ennemi. A sa grande joie, il vit que ses tirs n'étaient pas arrêtés par l'habituel bouclier déflecteur, ce qui témoignait de l'efficacité de son tir au canon à ion. Quelques minutes plus tard, le sergent Jolkeleiev lui dit :

« Avarie minime, les déflecteurs de notre batterie sont nazes mais c'était à prévoir, on aurait p'tet du les couper pour lâcher la salve. Le canon à ion quand à lui est quasiment vidé, on a évité l'implosion de quelques dixièmes de secondes. En gros tout beigne dans l'huile Cap'. »

Le sergent Beikov continua :

« On a les résultats du scanner, les deux tiers arrières de leur vaisseau présentent une surcharge ionique suffisamment élevée pour qu'on puisse supposer qu'il ne reste là dedans plus un seul système électrique opérationnel. Et ils ont cessé le feu, ça présage que du bon. Le p'tit Hilio te fait dire qu'on a perdu les batteries tribord arrière et centre, et avant supérieur. Y parait aussi qu'il y a un trou dans la coque assez grand pour y faire passer une escadrille en formation serrée. J'fais que transmettre hein, le connaissant ça doit pas faire plus d'un mètre de rayon. Il propose de leur présenter notre réédition ce corniaud.
- Quel abruti ... Dit lui de préparer un de ces p'tits discours dont il a le secret pour obtenir la leur, et de le leur balancer à mon signal, on va les convaincre à ma façon. »

Beikov lui sourit, puis s'empressa de transmettre les ordres. Une fois que Beikov fut disposé à l'écouter, Mhisk reprit :

« Bon les enfants on va leur mettre un suppositoire qu'il sont pas prêts d'oublier. Chargez moi un 880 et apprêtez un contrôle précis, on va le lui ficher direct dans l'*** en manuel.
- Suppo' chargé cap'taine, on attend le feu vert du chirurgien. »

Il se plaça face à la console principale de son pupitre, remonta machinalement ses lunettes et se pencha vers l'avant pour avoir une meilleur vue de la représentation en 3 dimensions qu'il avait de sa cible. L'ennui avec ces canons de très gros calibre, c'est qu'ils ne peuvent être maniés avec autant d'aisance qu'une tourelle quadri-laser ou même d'un turbolaser, il faut un officier de visée et au minimum deux opérateurs à plein temps pour effectuer les réglages que l'officier jugera nécessaire. Cela nécessite d'eux une coordination parfaite et pour l'officier un certain talent. D'une voix étonnement douce et basse, Mhisk entama la manoeuvre de visée.

« C'est parti. Bei' fait moi pivoter la plaque de 6 degrés dans le sens direct, vitesse 50%. Jolk', tu me charges l'obus au fond et tu me met la poussée au max, son déflecteur à particule est p'tet encore opérationnel. C'est pas trop mal. Bei' remet moi encore 2 degrés dans le sens direct et lève le canon de 8 degrés. Trajectoire linéaire Jolk', on est juste bien pour que ça tape perpendiculairement. Règle l'impact sur une fourchette 5 à 6 secondes. Ok on la tient, accrochez vous ça va secouer. »

A peine eut il achevé sa phrase qu'il enfonça la commande de mise à feu. La tourelle sur laquelle ils se trouvaient eut un soubresaut et une détonation assourdissante leur vrilla les tympans. 5 secondes et 6 dixièmes plus tard (comme quoi il est vraiment doué ce Mhisk non ?), une violente explosion ébranla le Croiseur Rebelle, et nos 3 artilleurs lâchèrent à l'unisson un cri de joie. Alors que Mhisk empoignait sa tige d'appel pour dire au caporal Sklonkov de demander leur réédition aux rebelles, un cri de surprise lui parvint de sa droite. Biekov lui dit, se retenant d'éclater de rire :

« Laissez tomber cap', j'crois qu'il y a plus personne pour se rendre la dedans ... C'est pas encore ce coup ci qu'on fera des prisonniers ... C'pas que ça me dérange mais bon ça va râler à l'état major. »

Des cri de joie emplissaient peu à peu le vaisseau, Mhisk actionna donc la commande d'ouverture des volets blindés pour voir de ses propres yeux ce qui se tramait là dehors. Et il vit. Le vaisseau rebelle entier était secoué d'explosions multiples, et la partie avant sectionnée dérivait déjà dans l'espace. L'obus qu'il avait tiré s'était fiché dans le réacteur central du Croiseur, et son explosion avait provoqué une réaction en chaîne qui avait l'anéanti dans sa totalité.

« Oups », lâcha-t-il d'un air amusé.