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La Prise du Patriot (5/5)
jeudi 27 juillet 2006 à 00:42
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Cinquième et dernier épisode de la longue aventure Role Play publiée sur SWING, la capture du Destroyer Stellaire Victoire du Lieutenant Ziliev.


L'homme contemplait son verre vide d'un air pensif. Sa barbe grisonnante et son uniforme impérial souillé aurait peut être surpris en d'autres lieux. Mais dans cette cantina des faubourgs de Kreishtev, « le glaçon » comme les gens du coin se plaisaient à la surnommer, il était loin d'être le plus étranges des hôtes. Il réfléchissait. A rien de bien métaphysique en fait, il se demandait juste s'il allait dépenser ses derniers crédits pour remplir son verre où s'il ne serait pas préférable de les garder pour quelque chose de plus utile. Alors qu'il en arrivait à la conclusion qu'il était préférable pour lui de regagner son taudis avec ses crédits en poche, son attention fut attirée par un nom dans le brouhaha continuel de la cantina. Un nom à consonance locale qui ne lui était que trop familier. Il tourna discrètement la tête et vit l'homme qui l'avait prononcé. Il s'agissait d'un soldat impérial à l'uniforme plus fringant que le sien, qui interrogeait un homme accoudé au bar. Il dit à voix haute, fixant le fond de son verre, pour attirer son attention :

« P'tet ben que moi j'le connais ton gars. »

A ces mots, l'impérial releva brusquement la tête, prit congé de son interlocuteur et vint vers le comptoir. Il y posa un coude et prit la parole :

« Dis moi mon gars, tu l'a volé à qui cet uniforme.
- J'l'ai pas volé. 'l'est à moi.
- T'es pas très soigneux l'ancêtre. Tu sais que tu pourrais te prendre deux semaines de mitard juste pour les écussons qui manquent là ...
- J'm'en fous pas mal bleusaille. J'suppose que t'es pas venu parler mode.
- T'es un malin l'ancêtre. Alors, si tu me racontais c'que tu sais.
- J'ai une de ces soifs moi. Pas toi p'tiot ?
- Ca va j'ai compris ... Barman met nous deux verres et laisse la bouteille ici. T'es heureux l'ancêtre ?
- Ca me va. Qu'est ce tu veux savoir.
- Tout.
- Bin il est né ici pis l'est allé à l'académie et ...
- Joue pas au *** l'ancêtre, n'importe quel péquenaud du coin sait ça. J'veux du neuf moi. Tant pis, j'garde la bouteille ...
- D'accord d'accord ... Pose ça là et ouvre bien grand tes oreilles. »


«- J'suppose que l'épisode du Patriot a déjà fait trois fois le tour de ce quadrant de la galaxie, même si ce fumier de Tracey a pas du s'en vanter, alors on va commencer d'là p'tiot. Donc on a quitté l'Patriot avec les barges, t'as de la chance moi j'étais dans celle du lieutenant. On r'gardait les autres par les hublots, et franchement on s'est bien marré quand on a dérivé prêt de celle de Kellaway. 'l'était tout rouge et il tapait sur le hublot. Par contre c'est après qu'on a déchanté. Oh oui ... A 18 dans c'machin qu'est censé pouvoir transporter 12 gars, niveau provision et place c'était plutôt tendu. Pi on était en pleine ceinture extérieure, donc niveau fréquentation c'était pas non plus la joie. La balise fonctionnait mais bon fallait un miracle pour que quelqu'un nous capte et accepte de bouger son *** pour venir sauver les nôtres. Donc on a dérivé.
- Qu'est ce que tu me chantes l'ancêtre, vous pouviez pas pousser jusqu'à un système habité dans l'coin ? J'sais bien que par endroit c'est un peu la zone mais c'est faisable quoi.
- Tu pense bin qu'si on avait pu ... Notre machin avait même pas de propulseur, c'était de vieilles barges de survie que le lieutenant avait acheté au rabais, il pensait pas en avoir un jour l'utilité. Un radin c'gars là. Mais sympa quand même. J'disais quoi déjà. Ah ouais on a dérivé. Neuf jours qu'on a dérivé. On a fini les réserves d'eau au bout de sept jours et celles de bouffe au bout de huit. 'faut dire qu'on avait pas grand chose à faire là dedans alors pas mal de gars ont compensé ... 'fin bon la fin c'était difficile. Ca puait l'mort dans la barge, on avait du couper la ventilation pour économiser la batterie, et les gars étaient effondrés dans tous les coins où ils pouvaient. Certains commençaient même à délirer. J'me souviens du p'tit caporal là ... M**de comment c'était déjà ... 'm'en souviens plus tiens. 'fin bref ce gars nous cassait les oreilles à peu près la moitié du temps où il était réveillé. « Ouvrez la f'nètre !» qu'il gueulait. Ca nous a bien fait marré au début. Mais bon c'est vrai que cette odeur c'était pas génial.
- J'te demande pas ta vie l'ancêtre ... Accouche un peu.
- Ouais ouais j'abrège j'abrège ... Donc on s'est fait repêché par un vaisseau impérial. Oh pas un d'ces Destroyers comme on en croisait dans le temps, un p'tit truc tout rabougris. Tu dois connaître ça toi, y paraît qu'avec les restrictions budgétaires c'est mieux de faire des trucs comme ça.
- 'm'en parle pas ...
- Comment ils appelaient ça déjà ... ADZ ! C'est ça, un Destroyer ADZ. J'avais jamais vu un truc pareil. L'engin fait bien ses 150 mètres de long, et l'équipage fait une trentaine de gars à tout casser, plus une dizaine d'artilleurs. Tout automatique à c'qui paraît. 'fin bon, tout ça pour dire qu'ils nous ont assez bien accueilli, 'faut dire qu'on portait encore les uniformes impériaux que Tracey nous avait filé quand il avait pris le Patriot. Sauf le lieutenant, lui avec son pyjama de prisonnier ils l'ont envoyé direct en cellule. Et encore, une chance pour lui qu'on était là ce *** d'capitaine voulait le fusiller, y disait qu'il avait pas la place. Quelle enflure ce gars là ... On lui a fait payé ça, oh ouais ... Au milieu de la nuit, enfin de la nuit ... Lors du quart le moins gardé où on était censés se reposer disons, on est sortis en douce, on a ouvert au lieutenant et on les a tous gentillement étripés. J'vous raconte pas la boucherie, on a passé les deux jours suivants à nettoyer le truc. 'faut dire la réserve d'arme était verrouillée alors on a du se servir dans la cuisine. »

Le visage du soldat avait prit une légère teinte rosée et on entendait clairement craquer ses articulations tant il serrait les poings. Le vieil homme feint de ne pas l'avoir remarqué et reprit son récit.

«- Bref, on a pris le contrôle de c'machin là, on a vidé les occupants et on a même réussi à choper une autre barge qui dérivait dans le coin. Dommage que c'était pas celle de Kellaway tiens ... 'fin bon, du coup entre les morts de l'embuscade et les nouveaux de la barge on devait être une petite trentaine, on a réussi à faire marcher le vaisseau. 'fin bon ça paraît simple comme ça mais on a passé une semaine à la comprendre c'te boite de conserve. Le lieutenant arrêtait pas de dire « Mais c'est génial ce truc ! » en lisant les manuels. On était pas tous de son avis nous, et on avait foutrement envie de rentrer. Donc on est rentré. Finalement on a atterri et ...
- Quand ?!
- Ca fait quoi ... Une semaine à tout péter, ceux qui voulaient rester sont restés, les autres sont partis. Moi j'suis parti. 'fini les co***ries, à mon âge la contrebande et la piraterie c'est plus indiqué. Ils sont restés encore deux ou trois jours, le temps que les gars qui ont survécu sur d'autres barges se ramènent et que le lieutenant se choisisse un équipage parmi ces gars là, pi ils sont repartis. 'm'a pas dit exactement où, mais apparemment il trouvait que ce vaisseau était foutrement génial, mais qu'il méritait quelques améliorations. 'l'a du l'amener dans un de ces chantiers pirates qui pullulent dans l'coin. Les autres gars que le lieutenant a pas emmené sont restés là, ils ont un campement dans les glaciers au Sud d'ici à c'qui se dit. Voilà p'tiot, j't'ai tout dit. »

Le soldat impérial se leva, sortit son arme de service et tira à bout portant dans la tête de son interlocuteur, qui s'effondra sur le comptoir, renversant la bouteille qu'il avait quasiment vidé. Quelques têtes se tournèrent dans sa direction, la musique hésita quelques secondes puis tout revint à la normale.

« Merci l'ancêtre. »